Si vous venez de rempoter votre plante et que vous voyez qu’elle n’a pas bonne mine et que ses feuilles jaunissent, deviennent tombantes ou se flétrissent, vous auriez raison de vous poser des questions ! De nombreux facteurs peuvent influencer la bonne santé d’une plante après le rempotage. Cet article liste les problèmes les plus courants afin de vous aider à mieux comprendre ce qu’il se passe et à sauver votre plante. Le but est de réduire les risques au maximum pour que votre plante reparte de plus belle au printemps.

La fragilité voire la mort d’une plante après le rempotage peut être dû à plusieurs types de chocs, voyons ce que nous pouvons améliorer :

• Racines abîmées
• Changement d’environnement
• Terreau inadapté
• Problème d’arrosage
• Moment mal choisi
• Mesures de précaution
• Soins après le rempotage
• En combien de temps ça va mieux ?

Les plantes qui poussent en pot ont besoin d’un rempotage occasionnel pour leur bonne croissance. Le rempotage sert à renouveler les nutriments présents dans la terre, dont votre plante se nourrit, ce qui épuise ses stocks petit à petit, ainsi qu’à offrir un espace légèrement plus grand aux racines, permettant à la plante d’évoluer et de grandir. Sachez que si elle grandit en l’air, elle grandit aussi sous terre !

On recommande de rempoter tous les 2 ans, mais vous pouvez rempoter avant 2 ans si vous sentez que votre plante en a vraiment besoin. 

• Premier point d’attention, on rempote toujours dans un pot de 2 à 4 cm plus large et pas plus, au risque de fatiguer la plante, qui mettra plus d’énergie à étendre ses racines pour remplir son pot plutôt que de vous faire de jolies feuilles à la surface. Dans le cas des très grandes plantes et des très gros pots, prenez-en un de 5 à 10 cm de plus car en général les très grosses plantes ne se rempotent plus à partir d’un certain poids, elles bénéficient d’un surfaçage dont je parle dans cet article.
• Deuxième point d’attention, ne rempotez pas trop souvent, au risque de fatiguer la plante qui doit prendre le temps de s’adapter à nouveau en raccrochant ses racines au terreau à chaque rempotage. En abuser peut finir par la tuer.

Racines Abîmées

Lorsque vous rempotez votre plante, votre premier objectif devrait être de perturber les racines de façon minimale. Bien sûr cela dépendra de la plante et de la situation, mais la majorité des plantes ont des racines fragiles, facilement endommageables en cas de geste un peu brusque. De nombreuses plantes absorbent une grosse partie de leur eau grâce aux plus petites racines ramifiées à partir des racines les plus grandes. Ces racines très fines sont aussi les plus fragiles, et gratter le terreau avec un outil pour l’aérer suffit même à les casser. Afin de ne pas perturber l’alimentation en eau de la plante, vous devez faire particulièrement attention dans ces situations :

• Rempotage des plantes très sensibles comme les Alocasias, les légumes, les Calathéas…
• Rempotage des semis qui commencent à peine à s’établir
• Rempotage des plantes malades. Mieux vaut guérir une plante et lui laisser le temps de retrouver son énergie avant de la rempoter, à moins que l’une des principales raisons à sa maladie soit le pot ou son terreau.

Cette fragilité ne veut pas dire qu’il ne faut pas y toucher ! Au contraire, devoir démêler (précautionneusement) une masse de racines blanches au rempotage indique que cette plante est en bonne santé, et les “desserrer” les aidera à croître et à se propager plus facilement dans leur nouveau terreau. Dans ce cas, cela peut aider la plante à récupérer plus vite de son rempotage.

N’arrachez jamais la plante brutalement de son pot, et ne tirez pas les racines pour démêler le terreau. Frottez doucement entre vos doigts les boules de terre accrochées pour les déloger des racines, sans les abîmer. 

Changement D’Environnement

Une erreur commune effectuée après le rempotage est de changer l’emplacement du pot chez soi. Cela peut être un facteur important à la mauvaise récupération voire à la mort de la plante. Par exemple, déplacer une plante d’intérieur à l’extérieur (l’inverse aussi !), ou simplement la placer en haut d’une étagère de la cuisine au lieu de son buffet du salon habituel.

Le stress du rempotage en plus du changement de lumière, de température, d’humidité, c’est toujours “trop d’un coup” pour la plupart des plantes. Je recommande d’attendre une semaine minimum après un rempotage pour envisager tout changement d’emplacement. Résistez à la tentation d’apporter des changements soudains après le rempotage et soyez bien sûr que la plante s’est rétablie avant de les initier. 

L’exception est aux plantes qui étaient placées dans une lumière excessive ou dans un endroit où la température était trop élevée par exemple. Pour recouvrer d’un rempotage, la modération à tous les niveaux est essentielle.

Terreau Inadapté

Soyez précautionneux lorsque vous choisissez le terreau dans lequel rempoter votre plante. Les plantes ont des exigences différentes selon leur variété (par exemple un terreau pour plante fleurie, un terreau pour plantes grasses…) et elles essaieront de s’adapter aux conditions que vous leur donnerez alors qu’elles manqueront cruellement des nutriments qui leur sont nécessaires. Si vous modifiez d’un coup la composition du terreau, cela peut choquer la plante qui entraînera la perte de ses feuilles, voire sa mort si le problème n’est pas résolu rapidement.

• Par exemple, vous pouvez utiliser un terreau pour plantes vertes pour la majorité des plantes d’intérieur communes.

• Pour les plantes tropicales, un peu de terreau pour plantes vertes mélangé à de la sphaigne ou de la perlite fait parfaitement l’affaire.

• Pour les cactus et les plantes grasses, utilisez un terreau particulièrement drainant pour que l’eau ne stagne pas, ce que les plantes grasses et les cactus détestent !

• Les orchidées nécessitent un terreau rien qu’à elles ! Un substrat léger avec de gros morceaux d’écorce, de tourbe et de fibres de coco, par exemple.

• Pour la plupart des plantes fleuries, un terreau horticole fonctionne très bien. C’est un substrat enrichi en fumier et en tourbe. Attention, ce terreau est très riche et l’engrais est parfois inutile lorsque vous y plantez vos fleurs ou vos buissons fleuris.

• Enfin, le terreau pour semis n’a pas vocation à être utilisé si vous ne comptez pas créer des jeunes pousses ou des boutures à tour de bras. Ce terreau sert quand vous voulez faciliter la pousse des jeunes petites racines qui se frayent un chemin plus facilement dans ce substrat très drainé, souvent enrichi de perlite.

Problème D’Arrosage

Si vous trouvez que votre plante a grise mine après un rempotage, cela peut être dû à un manque d’eau ! Il arrive que certaines plantes aient plus de difficultés que d’autres à supporter un rempotage. Cela arrive par exemple lorsque les racines ont du mal à s’incorporer dans le terreau afin d’absorber l’eau ou l’humidité. Il est conseillé d’arroser correctement votre plante quelques jours avant un rempotage pour lui donner toutes ses chances. Bien sûr, ne le faites pas si vous devez rempoter votre plante à cause d’un trop arrosage qui aurait entraîné la pourriture des racines.

Arroser sa plante quelques jours avant un rempotage permet à la plante d’optimiser son niveau d’hydratation pour qu’elle ne soit pas en manque de quelque chose lors de la transplantation. Dans ce cas de figure, attendez que le terreau sèche en surface pour rempoter, car vous devez l’arroser généreusement une fois dans son nouveau terreau. 

Pourquoi ? Tout simplement pour que l’eau en abondance chasse les bulles d’air et permettent à la terre de se tasser et de bien adhérer aux racines. 

Si vous l’arrosez après l’avoir rempotée alors que son précédent terreau était encore mouillé, vous lui ferez subir un trop plein d’arrosage, elle risque de ne pas supporter la transplantation et de pourrir.

Faites bien attention à ne pas trop arroser votre plante les jours suivant le rempotage. Vous verrez que le terreau sèche beaucoup moins vite qu’a l’accoutumée : c’est parce que les racines n’ont pas encore bien adhéré au terreau et que la plante ne peut absorber l’eau comme elle le faisait, bien installée dans son ancien pot. Laissez-lui le temps et n’arrosez que lorsque le terreau est sec en surface. 

Moment mal choisi

On dit communément qu’il faut rempoter au début du printemps, à la sortie de l’hiver, lorsque les plantes sortent de leur sommeil et reprennent doucement leur repousse. C’est en majorité vrai, bien que nos plantes d’intérieur ne subissent pas vraiment les signes annonciateurs de l’hiver dans nos maisons chauffées.

L’avantage de rempoter au printemps, c’est qu’une plante qui reprend sa pousse à la sortie de l’hiver est plus susceptible de développer des racines rapidement dans son nouveau terreau.

Demandez vous si le moment que vous avez choisi est adapté : si il ne l’est pas et qu’il n’y a pas d’urgence à rempoter, il est préférable de patienter jusqu’au meilleur moment de l’année. Si la survie de la plante en dépend, alors n’hésitez pas à rempoter immédiatement en prenant toutes vos précautions pour ne pas la brusquer davantage.

Attention tout de même, chaque plante à ses petites préférences mais une rapide recherche internet suffit souvent à identifier quelle est la meilleure période de rempotage pour une espèce particulière.

Mesures De Précautions

Les mesures de précautions sont bonnes à prendre à l’avance, afin de préparer le terrain de manière idéale, mais également après le rempotage pour que ce choc passe le plus rapidement possible pour votre plante. Voici quelques points qui me semblent importants afin de limiter les risques de mort après un rempotage.

• Quelques jours voire quelques semaines avant de rempoter, prenez particulièrement soin de votre plante. Dépoussiérez ses feuilles pour qu’elle ne manque pas de moyens de photosynthétiser, arrosez-la convenablement etc. Une plante en bonne santé a plus de chances de traverser l’épreuve du rempotage indemne.

• Trouvez le pot idéal pour accueillir votre plante. Pensez à la taille du pot, il doit être légèrement plus grand. On recommande entre 2 à 4 cm plus large, pas plus. Pour les “grandes plantes” et les grands pots, prenez entre 5 à 10 cm plus large. Pensez également au matériau (pot en plastique, terre cuite etc) car cela peut avoir une incidence sur le bon développement de votre plante. Si vous souhaitez plus de précisions à ce sujet, je parle des avantages et inconvénients de différents types de pot à la fin de cet article.

• Choisissez soigneusement le type de terreau que vous allez utiliser pour rempoter votre plante en fonction de sa variété (tropicale, fleurie, grasse…). Évitez absolument de réutiliser le terreau d’un autre pot car des nuisibles peuvent s’y développer, et la plupart du temps les nutriments sont fortement altérés voire disparus.

• Ne tirez pas votre plante de son pot par la tige, cela ne fera qu’endommager les tiges ou les racines. Allongez plutôt la plante en la tenant toujours afin de soutenir le feuillage, pressez doucement les côtés du pot pour décoller petit à petit le terreau des parois et permettre d’évacuer la plante sans geste brusque. Si le pot est en terre cuite et donc impossible à “presser”, vous avez deux solutions. La première, radicale, est de briser le pot si vous ne comptez plus le réutiliser. La deuxième, plus fine, consiste à glisser un couteau tout le long des parois pour finir par décoller la motte.

• Il est conseillé de dénouer doucement les racines, surtout dans le cas où celles-ci ont entièrement exploité le pot. Prenez votre temps et soyez précautionneux. N’insistez pas si vous sentez une résistance, les racines sont fragiles !

• Placez la plante dans son nouveau pot tout en la tenant au milieu de celui-ci puis rajoutez du terreau petit à petit. N’hésitez pas à tasser légèrement pour éviter de devoir rajouter du terreau à la fin du premier arrosage, qui fera baisser le niveau de terre en la tassant. Lors des premiers essais, je me souviens que je finissais toujours avec une plante penchée ou mal centrée, alors n’hésitez pas à rajuster la position du tronc lors de l’ajout du terreau.

• C’est aussi le bon moment pour ajouter un tuteur si vous en ressentez le besoin !

• N’enterrez pas votre plante plus profondément qu’elle ne l’était dans son précédent pot.

Soins Après Le Rempotage

• Laissez votre plante tranquille. Ne lui apportez pas de changements supplémentaires comme un changement d’emplacement, d’éclairage ou de température, sauf bien sûr si le précédent emplacement ne convenait pas à la plante. Dans tous les cas, procédez avec modération.

• Ne donnez pas d’engrais à votre plante pendant au moins 2 semaines après le rempotage. La combinaison du stress du changement de pot et de l’ajout d’un booster de nutriments non « naturels » ne fait pas bon ménage et votre plante n’appréciera pas du tout. En règle générale, l’ajout d’engrais doit se faire avec parcimonie, au risque de brûler les racines dans les cas les plus graves.

• Ajustez l’arrosage dans les deux semaines qui suivent et n’arrosez jamais par habitude. Lors d’un rempotage, les racines doivent retrouver leur ancrage dans le terreau pour capter l’eau dans celui-ci. Le temps que cela se produise, le terreau sèche beaucoup moins rapidement qu’à l’accoutumée. En bref, arrosez uniquement lorsque le terreau sèche en surface. Il vous suffit d’enfoncer une phalange dans la terre pour vous en rendre compte. Astuce : si votre doigt n’est pas mouillé mais que vous sentez du « frais », c’est que le terreau est encore humide !

En Combien De Temps Ça Va Mieux ?

Le temps de guérison d’une plante après le rempotage ne peut malheureusement pas se prédire car celui-ci varie énormément selon la plante, ses conditions de croissance,son environnement etc. La plupart des plantes pourront se remettre d’aplomb en quelques semaines, parfois même en deux semaines, comme pour les boutures ou les petites plantes par exemple. Au bout d’un mois, de nouvelles racines poussent. Les très grosses plantes voire les arbres pourront mettre beaucoup plus de temps à se remettre d’une transplantation, on parle d’une année en général.

Dans tous les cas, vous observerez un gros ralentissement de leur rythme en observant la pousse des feuilles, branches, fleurs etc, le temps de sa stabilisation. Si votre plante présente un flétrissement plusieurs jours après le rempotage, mettez vous à ses petits soins le temps qu’elle reprenne des forces en réunissant les critères que nous avons abordés tout au long de cet article, notamment à propos des problèmes d’arrosage qui sont les plus répandus.

Si la plante perd quelques feuilles durant le processus, ne jetez pas l’éponge tout de suite ! C’est parfois totalement bénin et cela veut juste dire que votre plante abandonne ce qui lui prend trop de ressources, pour se focaliser sur autre chose à savoir la pousse des racines, le temps de se stabiliser dans le nouveau terreau. Dans ce cas, d’autres pousses feront leur apparition lorsque la plante se sentira bien ancrée de nouveau.

Conclusion

Prenez l’habitude d’agir avec précautions lorsque vous souhaitez rempoter une plante. Soyez attentif à ses besoins au moins une semaine avant le rempotage pour l’avoir en pleine forme, en pleine capacité de se remettre rapidement de ce choc. 

Gardez à l’esprit que la gestion de l’arrosage est le plus sensible de tout cet équilibre et agissez de façon précise en fonction des besoins de la plante. Je rappelle qu’il est plus facile de tuer une plante en l’arrosant trop quand ne l’arrosant pas assez ! 

N’abandonnez pas si vous voyez que votre plante s’affaiblit pendant quelques jours en gardant à l’esprit qu’il faut au moins deux semaines pour qu’une plante s’ancre correctement. En règle générale, si la plante ne survit pas ça peut être un problème d’arrosage ou de manipulation trop brutale.

Vous verrez que bientôt vous rempoterez vos plantes en un claquement de doigts et sans dégâts !